La réélection de Donald Trump a remis le protectionnisme sous les feux de la rampe. Mais de quel protectionnisme parle-t-on? Celui pratiqué par Donald Trump est un protectionnisme revanchard et arrogant, instrumentalisé à des fins de pression dans les bras de fer agressifs qu’il a engagés contre ses concurrents et voisins (Chine, Mexique,…).
Dans les mains de Trump le protectionnisme n’est qu’une vulgaire arme de chantage politique qui ne se préoccupe pas du tout du bien-être des citoyen·nes étasunien·nes. Les taxes exorbitantes prélevées aux douanes ne serviront que partiellement à protéger quelques secteurs industriels, mais ces fonds ne seront pas affectées à des projets visant le bien commun.
Le protectionnisme que nous prônons à La Vrille est d’une toute autre nature. Nous ne voulons pas d’une arme utilisée pour diviser les peuples et les nations, mais bien au contraire d’un outil pour réguler les échanges de manière équilibrée.
Et cet outil serait doublement bénéfique pour les collectivités. D’une part, les taxes aux frontières permettraient de protéger la production locale agricole, artisanale et industrielle, et donc de mener une véritable politique de gestion des ressources. D’autre part, les montants prélevés pourraient être investis au profit de toute la population. Les défis actuels sont nombreux, crise climatique, impact de la pollution sur la santé, etc. et des mesures indispensables pour y faire face pourraient être en partie financées par les taxes prélevées à la frontière. Par exemple nous pourrions utiliser cet argent pour que les produits de première nécessité de qualité biologique soient accessibles à tous. Une telle mesure serait cohérente: elle permettrait non seulement de soutenir la production agricole locale, mais également à toute la population de se nourrir sainement. Ce n’est qu’une piste parmi d’autres, l’essentiel est que l’attribution des fonds devra être choisie démocratiquement et selon des objectifs cohérents.
Le vivre ensemble, l’environnement naturel, la qualité de vie ont besoin de règles justes et respectueuses. Ne nous laissons pas aveugler par le protectionnisme vengeur à la Trump et la doxa néolibérale. Nous avons besoin d’un protectionnisme raisonnné qui soit au service des populations.
par Willy Cretegny – La Vrille
