Vetropack, Gerlafingen, le début d’une triste série évitable

Tout comme l’usine de Vetropack, l’aciérie de Gerlafingen ferme à cause de l’entrée en vigueur le 1er janvier 2024 de la suppression des droits de douane et des taxes d’importation sur tous les biens industriels. Une ouverture de plus des frontières qui a des conséquences très concrètes sur de nombreuses entreprises suisses, petites ou grandes. Malheureusement nous ne sommes qu’au tout début d’une vague de fermetures et délocalisations.

Le plus paradoxal c’est que les deux premières victimes de cette décision du parlement sont des entreprises uniques en leur genre et qui produisent des matières que les « plans climat » cantonaux et fédéraux sont censés encourager… Vetropack produisait du verre, un matériau recyclable et réutilisable, et Stahl Gerlafingen produisait de l’acier recyclé (pour les chantiers notamment). Dans les deux cas, ces usines étaient les dernières à le faire en Suisse.

Toutes les belles paroles de nos gouvernements sur le développement durable sonnent bien creux face à la casse sociale provoquée par ces fermetures d’entreprises et face aux milliers de km parcourus par les tonnes de verre, de bouteilles et d’acier recyclé que nous allons importer.

L’argument du soutien à des secteurs « d’importance systémique » n’est qu’un leurre. Le meilleur moyen de soutenir les entreprises suisses c’est de réintroduire les droits de douane et taxes sur les produits industriels et agricoles. Un protectionnisme intégrant des normes sociales et environnementales est le seul à même d’encourager les pratiques commerciales équitables et durables, et de préserver le tissu économique et social local.

par Willy Cretegny – La Vrille